Jean Sébastien Bach, vie et oeuvre
« Aujourd’hui comme autrefois, Bach est le saint qui trône, inaccessible, au dessus des nuages. […] Bach fut le plus grand des musiciens, l’Homère de la musique, dont la lumière resplendit au ciel de l’Europe musicale et, qu’en un sens, nous n’avons toujours pas dépassé » Wilhelm Furtwängler, Musique et verbe, 1951.
Johann Sebastian Bach (31 mars 1685 – 28 juillet 1750), en français Jean Sébastien Bach, est un musicien et compositeur allemand né à Eisenach. Il est issu d’une famille foisonnante de musiciens dont il représente la cinquième génération: à son époque, plusieurs dizaines de membres de la famille sont musiciens de cour, de ville ou d’église. En outre, son père, Johann Ambrosius Bach, puis son frère aîné, Johann Christoph, et un cousin de son père, organiste, l’initient successivement à la musique. Il étudie surtout en autodidacte passionné, travaille d’arrache-pied. Il joue en virtuose plusieurs instruments, le violon et l’alto, mais surtout le clavecin et l’orgue. Il développe ses aptitudes, ses techniques de composition et perfectionne celle du contrepoint. Il est également expert en facture instrumentale.
« J’ai beaucoup travaillé. Quiconque travaillera comme moi, pourra faire ce que j’ai fait », Jean Sébastien Bach.
La jeunesse de Jean-Sébastien Bach
Jean Sébastien Bach est orphelin de mère à l’âge de 9 ans, son père meurt un an plus tard. Il est alors élevé par l’un de ses frères aînés, fréquente le lycée montrant de belles aptitudes pour la musique et parvient à apporter une aide pécuniaire à son frère en travaillant en tant que choriste. Il décide ensuite de partir pour l’internat de Lunebourg en rejoignant à pied l’un de ses amis, il parcourt 300 km. Ils sont ensuite tous deux admis à la Michaelisschule, internat religieux recueillant et formant à la musique, au grec et au latin, les jeunes garçons dotés de belles voix.
Après la mue de sa voix, il se tourne vers la pratique instrumentale du clavecin, de l’orgue et du violon. Il rencontre des musiciens français émigrés, comme Thomas de la Selle, élève de Lully, étudie et copie intégralement les compositions pour orgue de Nicolas de Grigny.
Premiers postes de musicien et compositions de Jean Sébastien Bach de 1703 à 1707
En 1703, il prend un poste de musicien de cour dans la chapelle du duc Jean-Ernest III à Arndstat, puis accepte le poste d’organiste de cette église. Il poursuit son étude et entre parfois en conflit avec des collaborateurs ou supérieurs religieux. Il lui est reproché notamment de s’absenter sans autorisation pour les Abendmusiken de Lübeck, de fréquenter une jeune fille, qui est sans doute sa future épouse, Maria Barbara et d’avoir apporté après son retour de Lübeck, des modifications techniques notables à ses compositions, supposées peu appréciées par son auditoire troublé.
« Comment se fait-il Monsieur, que depuis votre retour de Lübeck, vous introduisiez dans vos improvisations beaucoup trop longues d’ailleurs, des modulations telles que l’assemblée en est fort troublée ? » Bach en Son temps, Gilles Cantagrel, 1982.
Jean Sébastien Bach à Mülhausen de 1707 à 1708
En 1707, il devient organiste à Mülhausen et épouse sa cousine Maria Barbara, soprano, dont il aura sept enfants desquels trois mourront en bas âge. Il écrit sa première cantate, prélude à une oeuvre liturgique. Il compose au cours de sa vie plus de 300 cantates, dont plusieurs dizaines sont perdues.
En 1708, sa cantate Dieu est mon roi, BWV 71, est représentée. Le gouvernement de Mülhausen, très satisfait par le travail de J.S. Bach la publie et engage des frais pour la rénovation de l’orgue de l’église de Saint-Blasius en lui confiant la supervision des travaux.
Jean Sébastien Bach à Weimar de 1708 à 1717
Jean Sébastien Bach quitte ce poste pour Weimar, pour cause d’un contexte orageux entre les luthériens et piétistes et accepte un poste d’organiste et premier violon à la chapelle du Duc de Saxe-Weimar. Il y reste de 1708 à 1717. Au cours de cette période, il compose de nombreuses œuvres pour orgue et pour clavecin et intègre à ses compositions une influence française, mais surtout italienne dont il apprécie l’alternance solo-tutti.
Bach se trouve de nouveau dans un contexte défavorable après avoir cette fois pris personnellement parti dans un conflit entre le Duc et son neveu. Un nouveau poste lui est proposé et le Duc en représailles le fait emprisonner pendant un mois. C’est pour J.S. Bach l’occasion de corriger le Petit Livre d’Orgue.
Jean Sébastien Bach à Köthen de 1717 à 1723
Le nouveau poste de Maître de Chapelle pour le prince Léopold d’Anhalt-Köthen est le plus haut poste existant à l’époque pour un musicien. Le Prince, excellent musicien lui-même, décide de développer la musique profane allemande et consacre une grosse partie de son budget à l’embauche de bons musiciens. Jean Sébastien Bach dispose d’un revenu conséquent et évolue dans une ambiance favorable. Cette période de bien-être lui permet d’écrire ses sonates et partitas pour violon seul, ses suites pour violoncelle et les six concertos brandebourgeois et des œuvres pour luth et flûte.
En 1720, au retour d’un voyage, il apprend le décès de son épouse dont les funérailles ont déjà eu lieu. Cette perte et les circonstances qui l’accompagnent attristent profondément Bach qui a par ailleurs 4 enfants. Bien qu’il n’y ait pas de certitude absolue, ses élèves indiquent que la Partita N.2 pour violon et sa fameuse Chaconne furent écrites en hommage à Maria Barbara. Il se remarie un an et demi plus tard avec Anna Magdalena Wilcke, fille d’un grand musicien et prima donna, dont il aura 13 enfants. Il souhaite s’établir ailleurs, changer le cadre où ses souvenirs sont peut-être trop présents et trouver un lieu propice pour les études universitaires de ses enfants. Par ailleurs, le budget du prince pour l’art se voit limité par sa contribution aux dépenses militaires prussiennes.
Jean Sébastien Bach à Leipzig de 1723 à 1750
Bach obtient un poste d’un niveau inférieur à Leipzig et compose la passion selon Saint Jean. Il y reste pendant près de 30 ans. Il compose de très nombreuses cantates, pour chaque office et enseigne la musique, le latin et le catéchisme dans deux écoles.
Il constitue une bibliothèque avec l’aide de sa femme qui abandonne sa carrière, participe à des débats universitaires, des réunions musicales, assiste aux concerts de l’opéra de Dresde où son fils est organiste. Pendant cette période, sa vie baigne dans la culture et la connaissance. Il écrit et compose plus de 200 cantates dont plus de cent sont aujourd’hui préservées (126). Mais il compose aussi un corpus pour orgue, quatre passions, un magnificat, trois oratorios et la Grande Messe en Si Mineur.
En 1745, il commence à perdre la vue et travaille avec de plus en plus de difficultés. Il subit des opérations malheureuses de la cataracte et meurt manifestement affaibli, d’une crise d’apoplexie, à l’âge de 75 ans.
L’œuvre de Jean Sébastien Bach
A l’exception de l’opéra, Bach compose toutes les formes musicales de son temps. Il excelle dans la fugue, la cantate et la suite. L’œuvre de Bach est très étendue, avec plus de mille compositions. Après être tombé dans l’oubli après sa mort, il est au gré des années, comme bon nombre des compositeurs de musique classique, il est redécouvert et représenté au public. (voir Biographie d’Antonio Vivaldi)
En 1829, Felix Mendelssohn, le sort de l’oubli et présente au monde La Passion selon Saint Mathieu. Dans les années 1950, Wolfgang Schmieder, musicologue établit une classification de l’oeuvre de Bach sous la nomenclature BWV (Bach-Werke Verzeichnis). Néanmoins, toutes ses œuvres n’ont pas été préservées.
Voici une liste des principales compositions de Jean Sébastien Bach.
Sonates et partitas pour violon seul, BWV 1001 à BWV 1006, en particulier la Partita N.2 BWV 1004 et son incontournable Chaconne. Suites pour violoncelle seul, BWV 1007 à BWV 1012
Concertos pour violon, BWV 1041, BWV 1042, BWV 1043
Cantates BWV 4, BWV 9, BWV 21, BWV 78, BWV 106, BWV 140, BWV 136, BWV 198, BWV 146, BWV 147, BWV 177, BWV 127, BWV 35, BWV 51, BWV 56, BWV 82, BWV 198, BWV 201, BWV 205, BWV 208, BWV 211, BWV 212.
Cantate du Veilleur BWV 140
La Passion selon saint Jean, BWV 245
La Passion selon saint Matthieu, BWV 244
Messe en si mineur BWV 232
Oratorio de Noël, BWV 248
Magnificat, BWV 243
Motets, BWV 225 à BWV 231
Toccata et fugue en ré mineur pour orgue, BWV 565
Prélude et Fugue ou Fantaisie et Fugue BWV 534, 538, 541, 542, 543, 544, 545, 546, 548
Passacaille et fugue en do mineur BWV 582
Les variations Goldberg, BWV 988
Les six partitas pour clavecin, BWV 825 à BWV 830
Inventions et sinfonies, BWV 772 à BWV 801
Inventions, BWV 772
Symphonie, BWV 787
Les 6 suites anglaises, BWV 806-811
Les 6 suites françaises, BWV 812-817
Le Clavier bien tempéré, BWV 846 à BWV 893
Prélude I, BWV 846
Fantaisie chromatique et fugue, BWV 903
Concerto italien, BWV 971
Sonates pour flûte, BWV 1013, BWV 1020, BWV 1030 à BWV 1035
Les six concertos brandebourgeois, BWV 1046 à BWV 1051
Concertos pour clavecin, BWV 1052 à BWV 1065
Suites pour orchestre, BWV 1066 à BWV 1069
L’Offrande musicale, BWV 1079
L’Art de la fugue, BWV 1080