Paloma Valeva
  • Accueil
    • Accueil
    • Atelier de Lutherie
    • Les Violons
    • Le Violon Paloma Valeva
    • Financements
      • Location-Vente
      • Paiement En Plusieurs Fois
    • Guide d’achat
  • Boutique
  • Magazine
    • Tous
    • Actualités
    • Cinéma
    • Compositeurs
    • Histoire
    • Lutherie
    • Violon
    • Violonistes
  • Contact

Concerto pour violon de Jean Sibélius

concerto pour violon de Jean Sibélius

Une aurore boréale polytonale ou l’espace musical du concerto pour violon de Jean Sibélius

 

 Le concerto pour violon de Jean Sibélius (compositeur finlandais) en ré mineur, opus 47, représente une œuvre à part du répertoire des concerti majeurs composés pour cet instrument. D’une part, l’audace de l’idée même de donner une dimension symphonique à ce type œuvre, en dépit d’une structure classique concertante en trois mouvements. D’autre part, en mêlant étroitement la partie soliste à l’orchestre et constituant ainsi un équilibre mélodique bien entretenu de bout en bout. Phénomène rarement rencontré dans l’opus des concerti pour violon qui précèdent, c’est le soliste qui entame le parcours mélodique et fait l’annonce du premier thème. Seul le concerto de Tchaikovski procède de ce stratagème de composition; ultérieurement les concertos de Prokofiev et de Chostakovitch, de Britten suivront ce pas.

Sans revenir sur les circonstances bien connues qui sont corrélées à la création de cette œuvre, Jean Sibélius a probablement eu l’idée de thématiser l’alliance étroite entre la Nature et l’Homme dans ses sentiments et ressentis qu’il tire d’elle. Violoniste de talent, Sibélius a expérimenté les nombreux thèmes qui entrent dans l’économie de l’œuvre. La plupart d’entre eux a été intégrés à la pièce composée en 1904, version qui subit une réduction en 1905, la première ayant été considérée comme trop longue.

Qui mieux que Sibélius pour appréhender et traduire en musique la thématique d’une Nature immuable et esthétisante ? Les premiers accents portés par l’orchestre en un court prologue sont d’une simplicité naturelle, fa-la en alternance rythmique de croches jouées pianissimo (sourdine) qui préparent à la pose sereine d’une première mélodie dont le sol initial est comme l’annonce d’un matin nocturne qui s’achève. La lueur nordique de l’aurore dévoile la Nature encore endormie. La tension douce qui se subsume à cette mélodie doit être restituée par un archet que la main laisse caresser avec douceur la chanterelle, développant la pureté de ses timbres. Le violon rend ce premier thème méditatif à la hauteur de l’intensité lyrique qui nourrit l’ensemble du premier mouvement constitué par trois thèmes.

Concerto pour violon de Jean Sibélius, premier thème

Concerto pour violon de Sibelius - premier thème

Le premier réclame une sonorité ample animé par un vibrato léger et souple, à mesure de la progression jusqu’à sa variation finale entièrement jouée sur la corde de sol dont la texture doit poursuivre la montée en amplitude. Les passages virtuoses qui suivent jusqu’à la première cadence sont joués avec fluidité sans précipitation, voire une retenue de rythme afin de bien faire sentir l’union avec l’orchestre qui chemine par accents contrastés jusqu’au mi harmonique du soliste qui suspend de manière abrupte leurs entrelacs.

Variation du premier thème jusqu’à la cadence 1

Concerto pour violon de Sibelius - variation du premier thème

Cadence 1

Concerto pour violon de Sibelius - cadence 1

Il n’est pas habituel de trouver une cadence aussi tôt au cours d’un premier mouvement. Dans l’économie des grands concertos précédant cette œuvre, elle arrive avant la réexposition du thème principal avant la coda, tels que rencontrée dans celui de ré majeur de Beethoven ou bien celui de Brahms dans la même tonalité ; dans ce dernier il est réexposé par le violon solo qui le joue pour la première fois, alors que ce rôle fut tenu par l’orchestre, le violon brodant des variations sur ce thème.

Cette cadence ne peut être abordée comme une fin, mais comme un commencement ; sa conduite peut s’effectuer très librement, l’essentiel est de conserver une tension sans jamais céder à la précipitation afin que l’harmonie des arpèges dégage clairement la mélodie.

Le deuxième thème apparaît après un long passage symphonique de l’orchestre. Il est notoire que dans ce mouvement, la partie solo et l’orchestration fusionnent en une rapsodie continuelle aux accents éblouissants. En la bémol majeur, il s’expose en octaves franches puis en octaves brisées avant de laisser l’orchestre jouer librement un interlude symphonique aux grands espaces de sonorités aux tessitures variables, de timbres et de couleurs.

Le thème premier est réexposé en une variation plus sombre, telle une ombre marquant l’opposition de contraste à la lumière primairement apparue, comme l’obscurité précède la lumière et l’ombre succède à son apparition. L’ensemble des moments de ce mouvement joue de contraste d’exposition par l’affirmation de la prédominance de la lumière sur les ténèbres.

La texture polytonale du concerto fait entrer 5 nuances tonales complémentaires dans le premier mouvement (ré m, sib M, sol m, la m, si m) trois dans le troisième mouvement (ré M, sib M, ré m) qui se ponctue en ré majeur. Nuances tonales, nuances modales comme les couleurs poétiques de luminosités changeantes dont la variété exprime le jour sur toute sa durée, en toutes ses apparences, selon la panoplie élargie des vibrations sensorielles ressenties.

Début de la deuxième cadence aux variations sur le premier thème

Concerto pour violon de Sibelius - début cadence 2

Fin de cadence et reprise

Concerto pour violon de Sibelius - fin cadence 2 et reprise

 La  texture symphonique de ce concerto s’origine à partir des symphonies mêmes que Sibélius composa, mais aussi des poèmes symphoniques tel Finlandia. Aussi, la naturalisation du discours musical reste parfaitement ductile à  l’instrument soliste qu’est le violon comme voix humaine, voix qui s’exprime sur l’ensemble du nuancier de couleurs tonales et enharmoniques.

L’introduction de deux cadences, par-delà le formalisme concertant classique qui n’en inclus qu’une par mouvement, tend à montrer la part majeure du soliste à influer sur les orientations rythmiques et mélodiques au décours de l’œuvre. L’orchestre accompagne la partie solo en la suivant. La fusion entre eux opère jusqu’au terme du mouvement où, après un accompagnement en arpèges sautillés d’un thème dansant mené par l’orchestre, la résolution s’achève en une fresque au tumulte phonique grandiose ponctuée par  l’éclat d’un ré harmonique qui précède un ré doublé fermant le tableau musical.

Final

Le second mouvement a une trame mélodique d’un haut niveau expressif introduite par les bois et que soutien le violon solo dont sa partie entretien le mystère de la tranquillité des grands espaces nordiques dépouillé de tout artifice.

Thème premier

Second thème

  De l’entrelacs des parties orchestrale et soliste ressort une atmosphère hivernale où le silence musical des espaces naturels teintent de chaleur et de douceur le recouvrement imaginaire de l’Ode pétrie de noblesse expressive. Le poids musical de chaque note détient la transparence de l’architecture mélodique qu’une légère harmonie sous-tend. Le violon et sa couleur sonore est maître chanteur.

Le dernier mouvement s’échappe de la douceur de l’hiver pour engager un discours de danses folkloriques sous les atours d’une structure mélodique et harmonique virtuose. Cette sorte d’invitation à la danse communique un élan de joies non retenues descriptive des étés finlandais qui se fait accueillant à la poursuite tardive des fêtes villageoises aux rythmes entrainant voire endiablés.

Premier thème folklorique

Concerto pour violon de Sibelius - premier thème folklorique

Dans le concerto pour violon de Jean Sibélius, la structure syncopée accentue la vigueur naturelle que dépeint ce tableau naturaliste et impressionniste d’une vie qui n’aspire qu’à éclater pour que l’on puisse en jouir pleinement.

Et jouer cette œuvre revient à monter dans la gamme des sensations qui oscillent entre celles de la phantasia issue des profondeurs de l’esprit, celles de nature enivrée générées par le feu incandescent de la joie épurée de toute démesure [hubris], celles de paix intérieure que réalise l’hiver de la pensée, celles de renouveau au firmament duquel explose la brillance d’une musique enluminée par le génie de Jean Sibélius. L’art du violoniste relève de l’exploration de ces dimensions méta-musicales. »

Photo à la Une, Monument Sibélius, de Eila Hiltunen, érigé dans le Parc Sibélius, à Helsinki, en 1967.

Michel Paillet, partitas et sonates de Jean-Sébastien Bach Michel PAILLET – philosophe, violoniste et altiste, juillet 2016

 

Publié dans Musiqueet étiquetéMusique classique.
Partager
←  NewerViolonistes Vs Zombies
Older  →Mon violon est un Stradivarius
Violon pour débutant

Archet violon fait main



Violon Professionnel

Inscrivez-vous à notre newsletter

* champs requis
  • Accueil
  • Le prix d’un violon
  • Contact
  • Lettre d’information
  • © 2021 PalVal International
  • Accueil
    • Accueil
    • Atelier de Lutherie
    • Les Violons
    • Le Violon Paloma Valeva
    • Financements
      • Location-Vente
      • Paiement En Plusieurs Fois
    • Guide d’achat
  • Boutique
  • Magazine
    • Tous
    • Actualités
    • Cinéma
    • Compositeurs
    • Histoire
    • Lutherie
    • Violon
    • Violonistes
  • Contact