Origine des notes de musique et de l’écriture musicale
Origines de l’écriture musicale
Brève histoire de l’écriture musicale dans les pays occidentaux et le monde
Même si l’Évêque Isidore de Séville, en grand pessimiste, déclare en l’an 625 qu’il est impossible d’écrire la musique, de nombreux systèmes d’écriture musicale font leur apparition bien avant le Moyen-Âge. Il sont souvent construits selon une notation par lettres. On retrouve notamment en Syrie des traces d’écriture musicale à peu près aussi anciennes que l’écriture, au XIVe siècle avant J.C., comme en témoignent les tablettes des Chants hourites (Musée du Louvre). Ne s’agissant pas d’une notation fixe mais relative, ces nomenclatures primitives sont tour à tour dépassées ou modifiées. A partir du Xe siècle, la solmification, qui est un système issu de notre culture latine, se répand dans les pays catholiques, alors que le système de notation par lettres perdure et évolue dans des pays comme l’Angleterre ou l’Allemagne.
D’où vient le nom des notes de musique ?
C’est le moine italien Guido D’Arezzo (992-1050) qui met au point le système de notation musical que nous employons en France et dans les pays latins. Habile pédagogue, il choisit un poème mis en musique, afin de procurer à ses élèves un moyen mnémotechnique pour situer et nommer les notes. Il s’agit de l’Hymne à Saint Jean-Baptiste, poème latin de Paul Diacre à qui l’on attribue notamment l’écriture de l’Ave Maria (720-799). En revanche, on n’a aucune certitude sur l’identité du compositeur qui mit le poème en musique, selon certains historiens il serait question de Guido d’Arezzo.
Pour en revenir à la notation musicale, Guido d’Arezzo établit le nom des notes en fonction de la première syllabe des vers chantés : Ut, ré, mi, fa, sol, la, si pour Ut, Resonare, Mira, Famuli, Solve, Labii, Sancte-J.
Hymne à St J-Baptiste
Ut queant laxis
Resonare fibris
Mira gestorum
Famuli tuorum
Solve polluti
Labii reatum
Sancte oannés-J (Sancte Joannés)
Même si cela ne paraît pas si naturel lorsque l’on ne connaît pas la chanson, il faut reconnaître que cette idée de mémorisation est astucieuse puisqu’elle permet de retrouver le nom et la hauteur de la note en se référant à une chanson connue.
Actuellement, on ne connaît pas l’origine précise du Do, mais des écrits de 1536, confirment son existence chez Pierre l’Arétin. La note provient vraisemblablement de Dominus, le Seigneur.
Le système de Guido d’Arezzo s’est répandu tout au long du Moyen-Âge et a évolué jusqu’à devenir celui que l’on emploie actuellement. Il a été adopté dans les pays catholiques, France, Espagne, Portugal et bien entendu en Italie, mais aussi en Bulgarie ou en Thaïlande. Dans les pays d’Amérique latine, on l’emploie également tout en trouvant parfois le système anglophone selon l’instrument et la méthode d’enseignement.
Notation musicale dans les pays anglophones et germanophones
Dans les pays anglophones et en Allemagne, on emploie les premières lettres de l’alphabet. Voici les équivalences avec le système latin :
Système latin | Système Anglophone | Système germanophone |
Do | C | C |
Ré | D | D |
Mi | E | E |
Fa | F | F |
Sol | G | G |
La | A | A |
Si | B | H |
Autres systèmes d’écriture musicale
Chine
Le système chinois Jianpu, qui signifie littéralement notation simplifiée est majoritaire. Il s’est répandu dès 1900, succédant au système gongche. Il s’agit d’un système numéroté de 1 à 7, inspiré du système français Galin-Paris-Chevé. Son succès s’explique probablement par sa simplicité. Il serait probablement arrivé en chine via le Japon au XIXe siècle.
Japon
Au Japon, on utilise un système de 7 lettres issu de l’alphabet Katana :
イ (i), ロ (ro), ハ (ha), ニ (ni), ホ (ho), ヘ (he), ト (to)
Inde
En Inde, on emploie une notation syllabique comparable à notre système d’écriture qui existait déjà au Ve siècle avant J.C..
Indonésie
Le système Jianpu est employé en Indonésie aussi bien dans la musique traditionnelle que religieuse.
Image à la Une, Peinture de Guido d’Arezzo.